Le 4 janvier il y a 10 ans, un coup d’audace, un essai, une tentative lançait la création de l’Association suisse des Mampreneurs. Retour sur cette genèse très spontanée et les 10 ans de cette aventure.
En novembre 2008, suite à un licenciement, j’ai créé ma première activité indépendante, K etc - L'agence de rédaction, autour de la naissance de ma fille, Maïka.
Devenir entrepreneure en même temps que l’on devient maman, c’est cumuler des changements de rôles fondamentaux et s’exposer à quelques inconforts. C’est la raison pour laquelle, j’ai cherché des « rôles modèles ». En particulier, je me suis rendue à un évènement qui a eu lieu à Paris, en mai 2010. Nommé le « Printemps des Mampreneurs ».
Cette rencontre était organisée par l’association française éponyme. Ce fut pour moi une révélation. S’y retrouvaient environ 300 femmes, une centaine d’enfants de tous âges (il y avait un service de baby-sitting) et l’on y parlait business-plan, rentabilité et cahier des charges de prestataires tout en allaitant sans que cela ne semble problématique à qui que ce soit.
Il y avait des ateliers, des conférences inspirantes et tout semblait possible.
J’y ai notamment rencontré Aurore Bui et Hasina Andriamanalina avec qui j’avais en commun d’être venue de Suisse. Nous avons nourri le souhait de créer le même type d’organisation en Suisse.
Nous nous sommes rencontrées plusieurs fois et avons conclu qu’il fallait tester l’intérêt et la pertinence du sujet en terres helvètes. Notre toute première action a été simplement de diffuser un communiqué de presse, envoyé le 4 janvier, décrivant notre intention de créer l’association et conviant quiconque serait intéressé.e à nous rejoindre au café du Simplon, le 11 janvier 2011 à 10h.
Il existe dans la presse un phénomène dont nous ignorions tout et qui se nomme « Le creux des pâtissiers ».
Début janvier, les journalistes ne sont pas autant sollicités que le reste de l’année. Une nouvelle pertinente qui leur parvient à ce moment a plus de chances d’être relayée qu’à d’autres moments de l’année. Pertinentes nous l’étions, puisque 2011 correspondait aux 40 ans du droit de vote de la femme en Suisse et aux débuts de l’émancipation économique.
Le communiqué a donc été largement relayé par la presse.
Une quarantaine de femmes se sont spontanément présentées. C’était un melting-pot incroyable, composé de parcours de vies atypiques.
Certaines, comme moi, venaient de se lancer, d’autres étaient mamans et indépendantes depuis de nombreuses années. Elles étaient spontanément venues nous saluer, nous encourager, nous disant qu’elles auraient infiniment souhaité qu’une telle association existe lorsqu’elles se sont lancées.
Il y avait des projets dans le domaine des services, de l’artisanat, des professions libérales… Toutes témoignaient de la liberté intérieure qu’il faut pour braver les préjugés qui sont plaqués sur nous, sur la suspicion latente d’être soit une mère négligente, soit d’avoir une activité économique anecdotique.
Nous avons constitué le comité séance tenante. Diane, la graphiste féérique, Jolanda, la gestionnaire des petites fortunes et Julia, la magicienne de la coordination de projets ont permis à l’association de naître et de faire ses premiers pas.
Dix ans plus tard, c’est un souvenir qui m’inspire encore beaucoup d’émotion. J’ignorais tout de l’épopée vers laquelle nous nous avancions. Je ne savais pas parler en public, je ne savais pas mener une réunion. Cette association m’a énormément appris. J’ai pu y côtoyer des centaines de femmes, prendre connaissance de leur univers, de leurs difficultés, de leurs sources d’énergie.
J’ai quitté la présidence en 2018 après quelques 4'000 heures de bénévolat. Transmettre l'association était à mes yeux, la condition de sa pérennité.
Aujourd’hui la présidence et le comité ont été renouvelés et n’ont rien perdu de l’enthousiasme des débuts. L’association exerce toujours ses activités avec pertinence. Le soutien mis en œuvre lors du confinement a été particulièrement aligné avec les valeurs d’entraide et de bienveillance qui étaient à la genèse de cette aventure.
L’association Suisse des Mampreneurs vit de dons et des cotisations de ses membres. Aussi, si vous souhaitez la soutenir, c’est ici.
Et si vous souhaitez devenir membre, c’est là.
Et si vous aussi, vous souhaitez créer un projet qui a du sens, lui offrir un contexte bienveillant pour ses débuts, la formation « Let it Be » est un excellent moyen de démarrer.
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