Cycler les déchets : sixième principe de la permaculture.

principes permaculture Mar 30, 2018

Transposé à l'économie, ce sixième principe, « Cycler ses déchets » nous invite à rembourser nos modèles d'affaires en privilégiant frugalité et efficience. Mais aussi à reconsidérer ce que nous désignons comme des déchets. Le mouvement  « cradle to cradle » , illustre bien cette volonté de rembourser l'économie en mode circulaire.

Il ne nous est plus possible de continuer à produire des déchets.

Les modèles économiques classiques, linéaires, peuvent être caricaturés par un modèle de type « sorties », dans lequel les entrées (matières premières naturelles et l'énergie) suivent un processus de transformation et conduit aux sorties (biens et des services). Force est de reconnaitre qu'après usage, la plupart de ces biens finissent sous forme de déchets (essentiellement dans des décharges). Comble du comble, même des services immatériels conduits à la dégradation des ressources et d'énergie en déchets (trajets, usage de supports électroniques consommateurs d'énergie etc.).
In fine, le monde du travail présente plusieurs symptômes démontrant que ses acteurs eux-mêmes (« ressources humaines »), subissent eux aussi un processus de dégradation (burn-out pour n'en citer que le plus célèbre.)

Cette ligne de consommation/déjection nous est familière du point de vue biologique, mais elle est inconcevable du point de vue écologique.

Les déchets, l’autre face de l’abondance

Nous vivons actuellement une abondance sans précédent. La mode propose de nouvelles collections chaque semaine, l’industrie automobile nous propose de nouvelles voitures chaque année et les supermarchés se sont affranchi des saisons pour nous proposer des tomates au fil de l’année. Il est facile de gaspiller en période d’abondance.

Dans le même élan, il n’a jamais été aussi facile de réduire les déchets, et même d’en tirer un revenu. Le levier de changement est immense ! La réutilisation créative des déchets est la clé d’un mode de vie respectueux sur la Terre.

Cycler les déchets.

Lorsqu’on envisage d’intégrer l’activité de son entreprise à une série de cycles vertueux, cela demande de sortir des sentiers battus. Il nous faut reconsidérer notre place et nos usages dans un écosystème économique et écologique. Entretenir son matériel peut paraître terriblement has-been et désuet à l’heure du tout-leasing. C’est pourtant un levier de durabilité non négligeable. Adopter le point de vue radical de considérer les déchets des autres comme des ressources, comme un potentiel est aussi une voie pionnière.

Le ver de terre illustre bien ce principe. Il vit en consommant la litière végétale (déchets) qu’il convertit en humus, lequel à son tour améliore l’environnement du sol pour lui-même, pour les micro-organismes du sol et pour les plantes. Ainsi, le ver de terre, comme tous les êtres vivants, fait partie d’un réseau où les productions des uns sont les matières premières des autres.

Un équilibre à créer en combinant plusieurs échelles de systèmes.

Bill Mollison définit un polluant comme « un produit de n’importe quelle partie d’un système qui n’est pas utilisé de manière productive par une autre partie du système ». Cette définition nous invite à  concevoir des systèmes permettant l’utilisation de tout ce qui est produit par les sous-systèmes.

Parfois il faut changer d’échelle. Au sujet des infestations d’escargots dans les jardins, Mollison avait l’habitude de répondre que le problème n’était pas l’excès d’escargots mais le déficit de canards. Les moyens innovants et créatifs pour utiliser des « déchets » reconsidérés comme une abondance sont l’une des caractéristiques de la conception permaculturelle.

L’importance de l’entretien.

Sans aucun doute moins reconnu que le travail créatif mis en oeuvre (par des papillons?) pour tirer parti de l’abondance de déchets, l’entretien de ce que nous avons déjà doit devenir une préoccupation majeure et permanente. Les structures et les systèmes se déprécient tous. Dans notre élan salvateur d’innovation résiliente, nous devrons consacrer une partie de nous ressources à entretenir nos systèmes au moment voulu.

 

Lors de mes accompagnements, j’ai des entrepreneurs à imaginer ou à repenser leur modèle d’affaires pour régénérer plutôt que polluer. Cela vous intéresse ? Parlons-en. 

 

Pour découvrir les autres principes de la permaculture :

Principe 1: Observer et interagir.

Principe 2: Collecter et stocker l’énergie

Principe 3: Créer une production

Principe 4: Appliquer l’auto-régulation et accepter la rétroaction

Principe 5: Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables

Principe 6: Cycler les déchets

Principe 7: Partir des structures d’ensemble pour en arriver aux détails

Principe 8: Intéger plutôt que séparer

Principe 9: Utiliser des solutions à des petites échelles et avec patience.

Principe 10: Utiliser et valoriser la diversité

Principe 11: Utilisez les interfaces et valoriser les bordures

Principe 12 : Utiliser le changement et y réagir de manière créative.

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