Ça y est, c’est le 8 mars, la journée des droits de la femme.
Il y a ceux qui offrent des fleurs (#hors-sujet), les marques de cosmétiques qui font des rabais (#hors-sujet bis), ceux qui font des blagues grasses, ceux qui esquissent les contours d'un monde sans inégalité et les documentaires révoltants sur toutes les injustices à l’encontre des femmes dans le monde qui finissent de plomber l’ambiance.
Le féminisme est un des sujets sur lequel je ne me suis, jusqu’ici, jamais (mais vraiment jamais) exprimée publiquement. Pourtant, il semble que chacun.e a son opinion sur… la mienne.
C’est étonnant et je trouve ça plutôt drôle. Tour d’horizon du "Qu'en dit-on?".
Je me souviens d’avoir posé la question à mon mari peu après la naissance de notre fille, aux débuts de l’association des Mampreneurs.
« - Tu trouves que je suis féministe ? »
« - Ah non, pas du tout. Les féministes portent des fleurs sur la tête et se baladent seins nus face à des hommes rustres et violents. Souvent elles finissent en prison. Toi tu ne fais pas ça »
Il parlait des FEMEN, un groupe d’Ukrainiennes qui militait seins nus, avec des slogans plutôt violents. Effectivement, si le féminisme c’est ça. Je n’en suis pas.
Florence gère la chaîne d’onglerie Nail Bar, présente dans toutes les villes de Suisse. C’est une des toutes premières et fidèle membre de l’association Suisse des Mampreneurs.
Je ne savais pas ce qu’elle pensait de mon féminisme, jusqu’à ce qu’elle le mentionne lors d’une interview à La Télé. « Je ne suis pas féminisme comme Katell, moi ».
Il faudra que je lui pose la question à l’occasion.
J’ai une amie qui est de toutes les luttes. Féministe. Anti-capitaliste. Climatique. Depuis que la grève et les défilés sont apparus en Suisse (non, non, ils n’ont pas toujours existé, quand je suis arrivée en Suisse, c’était une spécialité de l’Hexagone qui semblait tout à fait incongrue), elle est derrière chaque banderole et chante tous les hymnes.
Pour elle je ne suis pas féministe, parce que « je n’étais même pas à la manif ». (réf. à la grande grève des femmes en Suisse le 14 juin 2019 qui a réuni 500'000 femmes)
Alors effectivement, je manifeste à ma manière mais pas en défilant. C'est ce que j'explique dans ce billet de blog.
Ma mère m’a appris qu’une femme ne devait jamais dépendre de son mari et être autonome financièrement quoi qu’il arrive.
Juchée sur ses talons, maquillée et coiffée, je l’ai toujours vue travailler et elle n’a jamais demandé un sou à mon père. (Et à y réfléchir, peut-être qu’elle aurait pu/dû…)
Lorsque je lui ai demandé si j’étais féministe, elle m’a répondu
« - Mais non quelle horreur, c’est tellement peu élégant ».
Ah.
Ma fille est féministe, elle l’affirme haut et fort. Et elle est quand même scandalisée quand un garçon l’invite au marché de Noël et qu’elle doit payer elle-même ses churros.
Quand je lui pose la question de mon féminisme à moi, elle m’offre son immense sourire, pose ses grands yeux sur moi et me dit :
« - Ben oui, maman, évidemment que t’es féministe. Quand on te regarde vivre, on voit qu’on peut tout faire. Tu ne te poses jamais de limite. T’as envie de quelque chose, tu le fais. Tu ne demandes l’autorisation à personne. Tu t’en fiches de ce que les gens pensent. Tu es libre. »
Dans ces moments-là je fonds et je suis ravie d’être féministe de cette façon là mais… Attendez une minute, cette liberté-là n’a rien à voir avec le genre, n’est-ce pas ?
Je ne sais toujours pas trop si je suis féministe ou pas.
Finalement j’aime bien laisser les autres décider. Ils ont l’air sûrs d’eux.
Une chose est certaine : je ne le vois pas comme la revanche d’un genre sur l’autre, mais plutôt comme une ouverture.
En quoi l'autonomie des femmes pourrait-elle libérer les hommes ?
Est-ce que ça pourrait être un soulagement plutôt qu'une crainte ?
En réalité, je crois mes figures féministes préférées sont des hommes réconciliés.
C’est sur l’application de la loi.
L’égalité salariale entre les hommes et les femmes est inscrite dans la loi.
Les inégalités persistantes teintent d’un voile opaque ma confiance dans la démocratie.
Je suis une votante assidue par conviction.
Si je relativise le poids de mon opinion dans la masse des bulletins, je me sens toute petite.
Si j’extrapole au fait que la loi, une fois votée, ne sera pas forcément appliquée, alors la perspective d’aller faire brûler un cierge ou d’écrire au père Noël devient d’une efficience comparable au vote.
Et là, on a un problème démocratique.
... Pourtant, hommes et femmes, on a besoin de démocratie comme jamais !
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