L’économie bleue change de paradigme. Elle ne cherche pas à épargner ou à préserver les ressources naturelles, mais s’affirme en tant qu’actrice de leur régénération. L’économie bleue ne cherche pas à supprimer des emplois, mais au contraire à en créer. Elle ne prône pas l’austérité, mais démontre l’abondance.
La nature pour exemple.
L’économie bleue nous rappelle que, dans la nature, RIEN ne pollue. Chaque déchet est le substrat qui crée l’abondance d’une autre espèce. Il n’y a pas de gaspillage, tout est transformé en nutriment, en matière ou en énergie pour être réutilisé. Il n’y a pas de rossignol au chômage ni de termite en burn-out.
A un moment, l’homme s’est extrait du cycle naturel, a inventé des matières qui ne servaient à personne d’autre qu’à lui même, s’est imposé des rythmes qui ne lui conviennent vraisemblablement pas. Détruisant la nature dans chacun de ses gestes quotidiens, il ne semble même plus en être conscient ni être capable de s’aménager le temps de prendre le recul nécessaire pour reconsidérer la situation.
L’économie bleue se reconnecte à la place de l’Homme dans les cycles naturels pour déployer une économie qui tend à régénérer l’un et l’autre.
La puissance de la nature.
Quand j’étais gamine, en Bretagne, les anciens se méfiaient de la Nature. Ils connaissaient sa puissance, ils veillaient au grain pour que la forêt ne reprenne pas les mètres carrés qu’ils avaient consacrés aux cultures. On apprenait à ne pas de perdre dans les bois, à respecter les humeurs changeantes de l’océan. La nature est puissante.
Si on regarde les choses d’un autre point de vue, la terre a extrêmement bien résisté face aux agressions que nous lui opposons depuis 200 ans (un battement de cils dans son échelle temporelle). Imaginez maintenant que nous travaillions avec elle, que nous lui donnions les moyens de se restaurer. Imaginez que la nature déploie sa puissance créatrice en nous offrant en prime, de nouvelles opportunités économiques, des possibilités d’emploi.
Vulgarisée par Gunter Pauli, l’économie bleue postule que toute activité économique devrait s’intégrer dans son écosystème et permettre le maintien de ses règles évolutives de telle sorte que tous ses acteurs puissent bénéficier des flux infinis de la Nature en matière de créativité, d’adaptabilité et d’abondance.
Un exemple de l’économie bleue?
Lorsque vous buvez votre expresso chaque matin, savez-vous que seulement 0,2 % de la plante est utilisée? Le reste est brulé. En Colombie, une expérience pilote a proposé de réutiliser ces déchets comme substrat pour la culture de champignons Shiitake. Ces champignons ont permis de nourrir la population, de générer des emplois et des revenus par la vente des excédents. Les souches des pieds de champignons ont été utilisées pour nourrir des cochons (viande et revenus). Les excréments ont été utilisés pour produire du biogaz (autonomie énergétique). Ce business-model de l’économie bleue a été reproduit près de 300 fois dans le monde entre 1996 et 2013, générant autonomie alimentaire, revenus et emplois. Et là votre café a meilleur goût.
En concevant des modèles d’affaires circulaires à l’image des écosystèmes, en adossant la créativité entrepreneuriale au biomimétisme, nous allons nous pencher un à un sur chacun de nos déchets, le substituer, le valoriser . Ce faisant cela permettra de régénérer la nature, créer des emplois et générer des revenus.
Cette perspective vous intéresse?
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